LES FATIMIDES
La civilisation musulmane atteint son apogée avec les Fatimides qui rayonnèrent pendant trois siècles (du Xe au XIIe siècles). De cette époque date la Kalaa des Beni-Hammad.
Erigée sur une pente que circonscrivent des ravins, elle est dominée par des hauteurs rocheuses qui lui servent d'observatoire et l'alimente en eau. Aujourd'hui, le minaret
de la mosquée se dresse au milieu de ruines où les fouilles ont dénombré trois palais. L'architecture de ces demeures s'inspire de l'Orient, de l'Irak et de la Perse.
L'art Hammadite est une branche de l'art fatimide. Moins raffiné que celui des ZAirides, il atteste cependant d'un goût du luxe favorisé par l'abondance de ressources.
La chute du Royaume de Kairouan canalise vers la Kal'a des Beni-Hammad, le courant commercial et culturel qui aidera à l'épanouisement des Hammadites.
LES ALMORAVIDES
C'est en 1035 que les Almoravides, vont entrer dans l'Histoire. Guidés par le Saharien Yoûsof, fils de Tachfin, ils s'attribuent une mission religieuse.
Yoûsof a laissé les plus beaux monuments de l'art musulman, en Algérie.
A la première étape de satraversée, il remonte à agadir où il fonde Tagrart qui sera son lieu de résidence. Son modeste palais sera plutôt une dépendance de la Grande Mosquée.
Tlemcen ne fut qu'une étape ; les Almoravides s'emparèrent de Nédroma, Ténès, mais ne dépassèrent pas Alger.
Les mosquées sont le plus beau legs des Almoravides. La date de la construction de la Mosquée de Nédroma est attesté par une inscription sur bois de cèdre qui couronnait le Minbar.
Ces vestiges sont conservés au Musée des Antiquités du Parc de la Liberté à Alger.
C'est aussi l'inscriptin de la chaire qui nous permet de dater la Grande MOSQU2E D4Alger (1096).
L'architecture s'inspire de celle de la Grande Mosquée de Cordoue.
A Nédroma comme à Tlemcen et à Alger, l'art andalou exerce une grande influence. Pur la Grande Mosquée de Tlemcen, Yoûsof voulait un édifice simple et ainsi apparaît-il au visiteur qui pénètre dans
la Mosquée par la face latérale. Le dépouillement architectural, où nous reconnaissons l'austérité du chef Saharien, fait contarste avec l'abondance décorative de la nef centrale, plus tardive, avzec ses
plafonds aux poutres sculptées, le mirhab qui se creuse dans le mur du fond et la coupole qui précède cette niche. Une inscription sur la corniche nous indique qu'elle fut exécutée en 1136.
Le cadre du mirhab et la coupole dont les arceaux s'entrecroisent et soutiennent des panneaux de plâtre ajourés s'inspirent de la Grande Mosquée de Cordoue. S'y ajoutent des éléments de l'art hammadite telles
les stalactites qui surmontent les arceaux entrecroisés.
LES ALMOHADES
"La prospérité du royaume almoravide fut interrompue par l'apparition d'El-Mahdi, fondateur de la dynastie des Almohades . . .".
C'est ainsi qu'Ibn El-Khaldoun introduit ce nouveau personnage qui modifiera le cours de l'histoire du pays. C'est une époque mouvementée, où l'on assite à la fin de la grande épopée almoravide.
A la fin du règne d'Ali Ben Yoûsof en 1192, les Masmoûda disposaient déjâ de forces redoutables. Se dirigeant vers l'est, les troupes Almohades commandées par Abd-El-Moûmin arrivèrent aux monts de Tlemcen.
En Espagne comme au Maghreb, les Almoravides furent incapables de résister aux Almohades. Seuls échappèrent les "hommes voilés", qui tenaient les Baléares : les Béni Ghânya, qui joueront un rôle non négligeable dans
l'histoire de l'Algérie.
Ibn Toûmert, dit El-Mahdi, fut le précurseur du mouvement almohade. Disciple du théologien Ghazali, ce réformateur veut appliquer en Occident les préceptes de son maître. Partout, il censure les abus et captive les
auditeurs par son éloquence. Il porte contreverse sur le terrain de la théologie alors que les Almoravides faisaient de la jurisprudence, leur arme de combat.
Ses partisans; les "Al-Muwahhidûn" (les Unitariens), professaient le dogme de l'unité de Dieu dans toute sa pureté. L'Algérie va prendre place dans l'histoire frâce au rôle joué par Abd El-Moumin, né à Nedroma. Grand
Chef guerier, il dirigea trois campagnes qui conduisirent à l'unification de l'Afrique du Nord.
De cette époque date le premier cadastre de l'Afrique du Nord : en 1159, Abd El-Moumin ordonna l'arpentage de l'Ifroquiya et du Maghreb. On mesura depuis la Cyrénaîque jusqu'à l'oued N'oun, de long en large.
On retrancha de cette surface un tiers pour les montagnes, les rivières, les lacs salés, les routes et les déserts. Les deux tiers restants furent frappés du Kharadj ou impôt foncier. Ce fut là une grande innovation.
Les Almohades souverains du Maghreb jouissaient d'un grand prestige tant en Orient qu'en Occident. Cependant l'Empire Almohade, rongé par les luttes intestines pour le puvoir et par la difficulté de gouverner un si
vaste empire, commeçait son déclin.
Ce fut d'abord l''Espagne, qui échappa au califat almohade, suivi par la Tunisie (1236) avec les Hafsides, Tlemcen (1239) avec les Abd-Alwadides, le Maroc (1269) avec les Merinides,
qui prirent Marrakech. Ce fut la fin de la dynastie almoravide.
C'est ainsi que la dynastie berbère des almohades régna sur l'Afrique du Nord et sur la moitié de l'Espagne de 1147 à 1269.