LES OTTOMANS
Lanéantissement des Almohades, en 1269, déclencha une rude bataille commerciale entre chrétiens et musulmans pour le contrôle des ports de la Méditerranée.
La région fut partagée entre trois dynasties berbères :
les Mérinides à Fès, les Abdelwadides à Tlemcen et les Hafsides à Tunis. Dès la fin du XVe siècle, après la reconquête chrétienne (la Reconquista) de la totalité de lAndalousie,
lEspagne occupa plusieurs ports de la côte algérienne (Mers el-Kébir, Oran, Béjaïa). Les Abdelwadides acceptèrent le protectorat espagnol, mais les autorités religieuses des villes portuaires,
soutenues par la population, engagèrent des corsaires, qui capturaient les navires marchands et retenaient léquipage et la cargaison en échange dune rançon.
1518, Alger et plusieurs autres ports furent assiégés par les Espagnols; les Turcs Ottomans furent appelés à la rescousse.
Au début du XVIe siècle, Alger subit l'attaque des Espagnols (1514) qui occuperont la ville jusqu'à l'arrivée des frères Barberousse, en 1516. Ces derniers s'étant placés sous la protection de Constantinople, Alger devint la capitale d'un Etat algérien, plus ou moins vassal de l'Empire Ottoman. Malgré la rivalité entre les Janissaires turcs et les "raïs", Alger connut une grande prospérité lors de l'apogée de la "course" au XVIIe siècle. Les Barberousse, deux frères corsaires, dorigine grecque ou sicilienne selon les sources et convertis à lislam, obtinrent du sultan Soliman le Magnifique dêtre envoyés en Afrique du Nord avec une flotte. Ils chassèrent les Espagnols de la plupart de leurs nouvelles possessions, résistèrent au siège de Charles Quint devant Alger (1541). 1549 Naissance de Ahmad al-Mansur, sultan du Maroc.
Les Abdelwadides furent déposés en 1554, et Khayr al-Din, le plus jeune des Barberousse, fut nommé beylerbey, cest-à-dire représentant du sultan en Algérie. Proconsuls militaires dAfrique, ces "rois dAlger" exercèrent leur autorité non seulement sur la zone littorale, mais sur les pachas de Tunisie et de Tripolitaine. En raison de son éloignement de Constantinople, la régence dAlger fut gouvernée comme une province autonome. Conséquence indirecte de la Reconquista espagnole, létablissement des Ottomans en Algérie déboucha sur la mise en place dune monarchie élective et des formes de gouvernement qui marquèrent profondément lAlgérie : au XVIIe siècle, Alger choisissait son dey qui recevait ensuite linvestiture de Constantinople. Lordre était en principe assuré par deux forces militaires rivales, lodjaq, la milice des janissaires, et la taïfa des raïs, la corporation des corsaires. Mais larrière-pays, le Sud, le Constantinois, la Kabylie, échappait au pouvoir de la régence dAlger, qui fut essentiellement une "colonie dexploitation". Le pouvoir ottoman eut recours à la formation de smalas (colonies militaires) et aux maghzens, des tribus privilégiées qui faisaient rentrer limpôt.